Réunion du samedi 14 mars 2009


Comme la semaine dernière, nous nous sommes retrouvés sous le magnifique Flamboyant de la pelouse de l’ancienne chambre d’agriculture.
La semaine précédente, nous nous étions demandés quelles sont les limites fixées par la loi pour ce qui est du boycott. Stéphane nous explique qu’il est interdit de distribuer des tracts au sein d’une entreprise si on est pas membre du personnel, par exemple un hyper-marché. Par contre, on peut « goûter » les produits à condition de ne pas terminer le paquet : Une pensée pour l’association "L 'Appel et la Pioche" Il va continuer à se documenter sur les méthodes de désobéissance pour faire des gestes forts face aux exagérations du libéralisme sauvage.
Plus tard lors d’une conversation sur le fait de "Négocier", une phrase intéressante :
"Comment expliquer quelque chose à quelqu’un dont le métier et le salaire dépendent de ses facultés à ne pas comprendre ce qui est revendiqué"
Des idées se dessinent sur la cotation des entreprises et commerces en Guadeloupe : Faire une grille de cotation selon un barème basé sur le mode d’approvisionnement, la politique des prix, le respect de l’environnement et le type de gestion du personnel. De cette grille sortirait une note. Ces notes seraient diffusées.
Une personne souhaite faire un travail sur la légitimité, la justice des impôts et taxes.
Nous avons appris que des comités de soutien au LKP se mettent en place dans les communes avec pour tâche de débusquer les poches de Pwofitasyon. (Corruption politico-économique, détournement de la loi pour enrichissement personnel avec accord tacite des autorités ) etc…
La "Loi du Silence" qui a facilité les choses pour qu’une classe de profiteurs fasse ses choux gras semble révolue.


GWADLOUPEENS DOUBOUT KONT PWOFITASYON


Le Repaire des AMG Guadeloupe semble être un groupe qui se cherche :

Des membres souhaitent vivement que notre groupe s’affiche clairement comme comité de soutien au LKP puisque la majorité des AMG, trouvent que ce Kollectif s’en prend à tout ce qui est illégitime et inacceptable.
D’autres AMG refusent cet affichage déclaré au LKP : Pour eux la liberté de penser de chacun est la condition siné qua non à l’existence du groupe et les membres ne doivent pas être obligés de s’afficher. Pourquoi pousser tout un groupe, dans une orientation précise alors que chacun est totalement libre de ses initiatives individuelles ?

Si vous avez des idées pour nous aider à sortir de ce dilemme, vous pouvez utiliser les messages sur ce blog, ou notre adresse courriel pour nous donner votre avis – Une opinion extérieure est toujours précieuse.

amg.guadeloupe@gmail.com

Réunion du samedi 7 mars 09

Ce samedi, la réunion était bucolique, assis dans l’herbe, sous un magnifique flamboyant, devant l’ancienne chambre d’agriculture de Baie-Mahault.
Nous nous sommes interrogés sur la fonction d’un groupe comme le notre. Les réunions consistent simplement à discuter sur le système, ses dérives et perversions dans le respect de la liberté intellectuelle de chacun. Des ateliers peuvent se former selon les affinités et centre d’intérêt pour développer des actions concrètes, sans que ce soit une obligation, chacun restant totalement libre d’entreprendre une action ou de rester dans la réflexion, chaque participant sera respecté de la même façon.
Il est évident qu’individuellement chacun peut rejoindre n’importe qu’elle organisation qui correspond à ses convictions, mais il est indispensable que le groupe des AMG reste indépendant et ne s’amalgame pas à une organisation existante.
Stéphane nous fait un petit point sur l’actualité de la semaine : Il rappelle que la grève générale n’est que suspendue. Et après la signature de l’accord J. Bino, des entreprises commerciales, des entreprises touristique ne l’appliquent pas ce qui provoque des grèves du personnel. Comme par exemple chez Carrefour ou au centre d’appel de Orange.
Un fait surprenant : A Carrefour, plusieurs dizaines de gendarmes sont présents toute la journée alors qu’il ne s’y passe rien. Ces représentants des forces de l’ordre exercent le rôle de vigile. La gendarmerie Nationale serait-elle devenue une Entreprise de Gardiennage au service de la « Pwofitasyon » payée sur les fonds publics ?

Certains soulèvent des sujets sur lesquels ils aimeraient devenir plus actifs :

  • Faire une cartographie des commerces de la Guadeloupe selon de leur mode de fonctionnement, d’approvisionnement, de gestion du personnel.
  • Lister les médecins qui refusent de soigner les bénéficiaires de la CMU.

Des enseignants entreprennent une discussion sur le rattrapage des cours ainsi que sur les inscriptions dans les grandes écoles pour lesquelles il faut fournir les résultats non disponibles du second trimestre. Rien ne semble avoir été prévu pour l’instant, les non-enseignants sont surpris que le rectorat n’ai toujours rien proposé alors qu’il sait depuis plusieurs semaines que le problème allait se poser en fin de grève générale.

Une partie des AMG présents à rejoint le collectif L.K.P. à Pointe à Pitre pour une manifestation destinée à démontrer que la lutte n’est pas terminée, qu’il reste encore beaucoup de points à résoudre et que la signature de l’accord J. Bino ne marque pas la fin du mouvement. Il y avait environ 20 000 personnes et comme d’habitude tout c’est déroulé dans une unité pacifique. La mobilisation est intact (20 000 en Guadeloupe, ça fait plus de 3 millions dans l’Hexagone !!!)

Réunion du vendredi 27 février 2009,

Nous nous sommes réunis une 3ème fois à la Kaza , le lieu est très agréable, et ce qui ne gâche rien, il nous est prêté gratuitement mais momentanément, les bonnes choses ont une fin .
Sauf revirement de situation, la prochaine fois, notre réunion se passera ailleurs, nous cherchons et vous tenons au courrant.
Pour commencer, Fred nous a fait un petit bilan sur l’Actualité des négociations au sujet des fameux 200 euros :
Pour en revenir à la grève générale et aux négociations avec le LKP : N’oublions pas que sur tous les points soulevés, seuls 19 points dont les 200 euros sont en cours de signature.
Le Secrétaire d’Etat affirme depuis des semaines que tous les points sont réglés et que seuls les 200 euros bloquent les négociations. En réalité pour la majorité des autres points, rien n’est fait, seules les collectivités locales ont fait quelques propositions encore floues qui ne sont qu’un point de départ à des négociations.
Si la grève générale arrête comme semble l’indiquer la reprise d’activité dans l’île, qu’en sera-t-il de toutes les revendications qui nécessitent une refonte totale des règles de vie de notre société insulaire dont l’héritage historique très lourd est encore très présent dans son fonctionnement actuel.
Question : Les 200 euros iront-ils directement dans les caisses des supermarchés de la « Pwofitasyon » ?

La grève chez RFO Guadeloupe : Avec la prochaine mise en place de la TNT, dans un souci de réduction de coût, la direction générale ne veut plus que les antennes locales des DOM émettent directement leurs propres programmes, ceux-ci doivent être envoyé à Paris (Malakoff) qui se chargera de les diffuser. Evidemment, le personnel est contre, sauf les journalistes. Avec des calculs d’apothicaires sur les contraintes techniques que la TNT impose, ça fera peut-être des économies, bien que les techniciens affirment le contraire.
Toujours est-il qu’une question se pose :
Vu les prises de conscience que font les DOM sur leur situation sociale, économique et culturelle, ne serait-ce pas un moyen de plus pour filtrer l’information, nous connaissons le goût du pouvoir pour la censure qui n’est jamais nommée. Etonnant alors que le gouvernement prône plus d’autonomie pour les régions !!!

Des échanges ont suivis sur l‘état désastreux de l’environnement en Guadeloupe. Des initiatives empreintes de sensiblerie voient le jours, comme par exemple aller ramasser les déchets sur les plages. Pendant ce temps, les déchets médicaux sont abandonnés à l’air libre dans des décharges à ciel ouvert. Et il semble que des « Mafia du recyclage » se mettent en place pour faire du fric, avec un tel sujet, les subventions devraient être facilement récupérables…….

Pendant la suite des échanges, nous avons entendu une phrase intéressante :

Le Néolibéralisme c’est : LA PRIVATISATION DES PROFITS ET LA SOCIALISATION DES PERTES .

Dans la réunion précédente, il avait été dit que nous parlions beaucoup mais qu’il fallait agir, prendre des initiatives, toujours est-il qu’il ne faut pas se poser en donneur de leçon, mais s’impliquer avec son peuple en tenant compte de son modèle culturel.
Dans le groupe, il y a une dynamique importante et une profonde volonté d’initiatives. Des ébauches d’idées d’actions voient le jour, elles se préciseront dans les prochaines semaines…….

Réunion du lundi 23 février

Après plusieurs semaines de grève générale sans que les médias métropolitains ne se soucient de parler de la Guadeloupe, notre cher Daniel Mermet se décide à venir dans notre ex-colonie. Bien sûr, il ne peut pas être partout à la fois mais grâce aux remarques sympathiques des auditeurs modestes et géniaux dans le répondeur, il à fini par sauter dans un avion…
Il a participer à notre réunion où le débat à battu son plein avec plus de 200 personnes, des idées ont été échangées sur toutes les aberrations qui caractérisent notre système économique et social néo-colonial :
Monopôles dans la distribution et les transports maritimes, influence prépondérante des descendants des colons esclavagistes dans tous les secteurs de l’économie. Environnement traité en dépit du bon sens, bétonisation de l’île et subvention européennes à la monoculture de banane et canne à sucre au détriment de l’agriculture vivrière, dépendance alimentaire à 80% des produits venant de métropole. Blocage du développement des services publics de transport ce qui favorise les lobbies de l’automobile et des carburants. Maintien d’une partie de la population en état d’assistanat et de précarité dans l’intention de nuire à leur force de volonté pour ne pas être dérangé dans les magouilles de tous poils. L’oubli des jeunes abandonnés dans 57% de chômage. Développement massif de la mentalité consumériste en manipulant les particularités culturelles que les « super-communiquants », font très efficacement. Et bien sûr le développement du culte de l’individualisme au détriment de toutes forme de solidarité. Taxation abusive de type colonial pour reprendre les subventions et couper court à toute relation commerciale avec les pays de notre région géographique.
Bref notre île est un laboratoire ou le néo-libéralisme sauvage à poussé le plus loin possible ses principes avec la complicité de l’état et des pouvoirs publics, comme pour tester la résistance humaine face à l’enrichissement destructeur de quelques privilégiés. Et tout ça dans le contexte d’une histoire marquée par le colonialisme esclavagiste, crime dont aucun des protagoniste n’a réellement reconnu les méfaits toujours présent dans l’inconscient collectif de notre peuple.

Pendant cette réunion, un visiteur nous rejoint, il est venu en Guadeloupe ou l’action du kolektif LKP bat son plein. Selon ses propres mots, il est venu pour « APPRENDRE »
A la demande de D. Mermet, Olivier Besancenot prend la parole pour apporter son soutiens à l’action en cours et marquer son respect face à l’Union de tous pour changer les choses.

Réunion du samedi 14 février

Fred et Stéphane qui suivent assidûment les actions du L.K.P. se sont aperçus qu’il n’y avait quasiment pas de membres de la communauté blanche présents dans les manifestations. L’amalgame aurait été facile à faire entre tous les métros, ils ont donc déclenché cette réunion. Pour que chacun s’exprime, se situe face à la société Guadeloupéenne et aux événement qui s’y déroulent. Nous parlons bien sûr de ceux qui ne se reconnaissent pas dans le clan de la pwofitasyon. Ceux qui forment ce groupe sont arrivés en Guadeloupe par les hasards de la vie ou par libre décision. Il s’agit de gens qui sont au dessus du débat sur le racisme et sont arrivés avec le souci de s’intégrer à la société Antillaise et plus encore, adopter sa culture, son histoire, bref devenir rapidement guadeloupéens.
Arrivés dans l’île, les choses n’ont pas été aussi faciles que prévu et pour beaucoup, la bonne volonté ne suffit pas pour être accepté, les codes de la société antillaise ne sont pas simples. Des traumatismes, des inégalités cachées, des non-dits compliquent les choses et il n’est pas facile de comprendre. Certains ont soufferts de rejet, voir de racisme anti-blancs et sont restés désarmés, eux qui aiment l’île et souhaitent être adoptés par son peuple, ils comprennent sincèrement le désastre, les séquelles encore actives que l’histoire a laissé et en sont révoltés.
Après un moment où chacun a déversé ses états d’âme, la conclusion est que les choses sont peut-être très simples : Il suffit d’être soi-même.
La presse était largement présente, les débats ont été diffusés dans les médias.
L’après-midi, il y avait une manifestation commémorative au Moule, en hommage au massacre du 14 février 52. Beaucoup ont décidés de s’y rendre………
Extraordinaire ; Il faut croire que les médias locaux avaient fait leur travail, que l’intuition Caraïbe est très puissante ou simplement que les blancs non-métro avaient changés d’attitude. (Nous connaissons tous la force du langage du corps). Des sourires, des gestes sympathiques, des paroles charmantes. Les Antillais, consciemment ou inconsciemment savaient tout, de ce qui s’était passé le matin.
La manifestation s’est déroulée dans une ambiance exceptionnelle et le Lewoz qui a suivi a scellé l’union de tous les Guadeloupéens de Cœur.

POUR COMMENCER………..

En septembre 2008, le « Repaire des amis de Là-bas si j’y suis » le plus à l’ouest sur le planisphère à vu le jour en Guadeloupe.
Premier repaire dans les Départements Français d’Amérique, dans les Régions Ultra Périphériques Caraïbes de l’Union Européenne, dans les Indes Occidentales Françaises. Merci à Francky qui a démarrer la chose, lui qui aime se qualifier personnellement de modeste et tellement génial.
Plusieurs réunions ont eu lieu au café « Le Petit Extra ». La première fois nous étions 4 mais à chaque réunions, de nouveaux AMG se présentaient pour en arriver à une vingtaine. Jusqu’à ce que le 17 octobre, l’alerte cyclonique pour le passage de Omar interrompe le cycle des réunions.
Celles-ci ont été de nouveau interrompues à partir du 15 décembre 08, lorsque les patrons des sociétés de transports et travaux publics, appelés bizarrement « Sociaux Professionnels » ont bloqués les routes. Ils exigeaient une baisse du prix du carburant, qui a été accordée en seulement 3 jours. Pas de pression des forces de l’ordre sur les barrages. Pas de renfort de gendarmerie venu de métropole pour repousser les dangereux manifestants……..
Les mois suivants nous apprendront que la réactions de la métropole face à un conflit social dépend des instigateurs du conflit.
Avec les fêtes de fin d’année, nous sommes restés sans nous rencontrer. Puis le 19 janvier 2009, un nouveau sigle est apparu dans le paysage guadeloupéen, sigle qui a mis plusieurs semaines pour traverser l’Atlantique : L.K.P.


amg.guadeloupe@gmail.com